Rencontre de supérieurs de la Province de France  : Bilan au bout d’un an

Rencontre de supérieurs de la Province de France : Bilan au bout d’un an

Durand une année, Supérieurs des communautés, Visiteur et Conseil de la Province de France se sont réunis avec régularité.

De manière unanime, nous avons apprécié positivement ces rencontres. Elles ont permis aux uns et aux autres de se connaître, de s’intégrer à la nouvelle réalité provinciale, de respirer, de partager joies et peines vécues dans les communautés, de mettre en route le « Projet Missionnaire » devenu « Projet Provincial ». Nous avons compris surtout, que le Visiteur et son Conseil ont autant besoin de la collaboration des supérieurs que ces derniers ont besoin du soutien et de la compréhension des premiers. Bref, ces rendez-vous ont été source d’apaisement et de stimulation.

Notre point de départ était la mise en route, de toute urgence, du Projet Provincial (désormais PP). Il contient de grandes lignes sensées nous mobiliser en vue de l’avenir. Chemin faisant, nous nous sommes rendu compte qu’il était indispensable de nous écouter avant de nous mettre en perspective à partir de nos réalités locales et provinciales, retrouvant ainsi l’audace nécessaire pour aller de l’avant tout en hiérarchisant les priorités.

  • Avec sérénité et humilité nous avons constaté qu’il existe ici et là de l’inertie qui se traduit par un certain immobilisme : combien il est difficile de mettre quelque chose de nouveau en route ! On a aussi du mal à rêver, peut-être à cause des blessures paralysantes et des cicatrices douloureuses en lien avec l’autorité. Il existe également des situations paradoxales telle que celle-ci : d’un côté on attend que le Visiteur fixe la mission et de l’autre on lui reproche de ne pas consulter. Le PP a reçu un accueil mitigé de la part de l’ensemble de confrères. Dans certaines communautés on ne s’y réfère plus.
  • Avec joie et espérance, nous constatons que nous avons encore de l’avenir et des défis à relever : travailler davantage en lien avec les communautés locales, communiquer à celles-ci les points forts et les convictions trouvés dans les rencontres de supérieurs, aider de manière concrète à faire le lien entre le PP et le Projet communautaire local, vivre la mission en clé de coresponsabilité et non pas en ‘soldat solitaire’, savoir ce que l’on veut et le faire savoir, s’adapter aux situations nouvelles de manière pragmatique, grandir dans l’esprit du dialogue et dans le sens d’appartenance, se convaincre qu’il est plus l’avantageux de coopérer avec les autres que de s’épuiser tout seul, soutenir la créativité des confrères etc.

On ne part jamais de zéro ! Il est vrai et nous constatons que plusieurs points du PP sont déjà en route ; ici et là, on les vit déjà. Par contre, il est nécessaire d’y mettre un esprit nouveau dans le sens de la coresponsabilité, du zèle missionnaire, dans l’ouverture à d’autres acteurs, dans le travail avec la famille vincentienne (nouveaux partenariats). Nous avons encore de forces vives (malgré l’âge des confrères), un charisme mobilisateur et surtout des confrères qui ont une bonne volonté et le désir d’être missionnaires à la manière de saint Vincent.

 

Le chantier est ouvert …

Nous devrons encore à aller de l’avant en travaillant avec une méthode adaptée à nos « ambitions » et à nos limites. L’aide des personnes externes et des experts est toujours nécessaire, mais sous quelle forme ? Nous voulons donner encore de la chair aux mots qui sont dans le PP. Nous souhaitons faire au moins une ou deux réunions de supérieurs dans une communauté locale par an pour transmettre l’enthousiasme et rendre les confrères de plus en plus participatifs. Comment impliquer chaque confrère dans cette dynamique provinciale ? Nous avons à chercher la manière de restituer à l’ensemble des confrères les fruits et les avancées des rencontres de telle manière que l’on ne pense plus que ce que font Supérieurs, Visiteur et Conseil ne les concerne pas. Nous avons à travailler davantage la dynamique de la coresponsabilité et contribuer au rapprochement des uns aux autres. Peut-être plus concrètement, avons-nous encore à apprendre à mettre en route un projet nouveau en tenant compte de l’atelier animé toute le long de l’année par Paule Zellitch (théologienne et experte en accompagnement des congrégations religieuses). Retenons qu’elle a insisté sur la nécessité d’être factuels, d’oser innover, de trouver des « personnes ressources ».

Pour conclure, nous voulons partager avec nos confrères de la province les 10 critères « pour vivre la mission dans la Province de France », fruit de la réflexion commune tout au long de cette année :

 

  • Donner la priorité à des lieux marqués par des réelles pauvretés
  • Rendre effective une collaboration avec la Famille Vincentienne et les associations caritatives, comme avec les autres Provinces de la Congrégation
  • Répondre à l’appel d’une instance ecclésiale, « l’envoi » étant incontournable et décisif (ex. pour des « missions-temps fort »)
  • Porter attention au dialogue interreligieux et à l’œcuménisme
  • Être créatif dans le service des pauvres
  • Donner toute sa place à la formation des laïcs et des prêtres
  • Accueillir des jeunes dans nos maisons
  • Être conscients de la réalité de nos forces
  • Travailler en tenant compte du Projet Communautaire
  • Favoriser l’unité de lieu de vie des confrères
Conseil Provincial 🔸

« D’un zèle sans nonchalance, d’un esprit fervent, servez le Seigneur »

(Rm 12,11)