Pendant tout l’Avent, nous entendons parler de la venue du Seigneur et de l’attitude qui convient pour ne pas manquer sa visite. Il me semble que les textes qui sont proposés par la liturgie, durant ces quatre dimanches, nous dictent quatre attitudes : veiller, préparer, espérer, écouter (une par dimanche)...

2e Dimanche de l’Avent. « Préparez ». Homélie en la Chapelle Saint Vincent de Paul – Paris

Chers frères et sœurs : Pendant tout l’Avent, nous entendons parler de la venue du Seigneur et de l’attitude qui convient pour ne pas manquer sa visite. Il me semble que les textes qui sont proposés par la liturgie, durant ces quatre dimanches, nous dictent quatre attitudes : veiller, préparer, espérer, écouter (une par dimanche). Quatre mots, mais ce sont des verbes actifs, car il faudra le faire. Alors, dimanche dernier, le premier dimanche de l’avent, nous étions invités à « veiller ». Aujourd’hui, le deuxième dimanche, nous sommes invités à préparer. « Préparez le chemin du Seigneur. »

Nous allons garder ce mot : PREPARER. C’est le temps pour préparer le chemin du Seigneur, enlever les obstacles à sa venue.

D’abord, nous nous arrêtons sur la première lecture du prophète Isaïe, il nous donne un message plein d’espoir. Dans une vie si difficile et pleine des ténèbres, il semble que Dieu est absent, ou Dieu abandonne l’homme. La voix du prophète Isaïe, proclame que Dieu est tout proche pour accomplir sa promesse, Il vient rétablir la justice et la paix. Notre temps est loin du temps du prophète Isaïe, mais nous devons encore écouter et espérer son message. Les hommes aujourd’hui veulent jeter Dieu, mais Dieu, ne peut pas abandonner l’homme aux tragédies qu’il créé lui-même. La puissance infinie de Dieu a toujours un moyen de surmonter les choses négatives dans l’histoire humaine et réaliser son plan de salut. Le prophète Isaïe a annoncé au peuple d’Israël qui a vécu dans les ténèbres, et nous donne aujourd’hui le visage d’un Dieu, Rédempteur dont tous les hommes ont besoin, Isaïe dit dans la première lecture : « Le Seigneur juge les pauvres avec sa justice » (cf. Is 11, 1-10). Ce sont les principales caractéristiques d’un Dieu dont tout être humain de tous les temps a besoin, un Dieu juste dans son jugement et son amour, car il vient établir une vie paisible et harmonieuse, pour les humains. Cette vie a été proclamée par le prophète Isaïe à l’image de l’environnement, dans lequel les loups vivent avec des moutons, les enfants jouent avec des animaux sauvages. C’est le don suprême que Dieu donne aux hommes pour vivre en paix. Mais du côté humain, ils doivent savoir comment changer leur vie et retourner à Dieu, pour recevoir le Don de Dieu, pour obtenir son salut.

Dans ce contexte, L’Evangile aujourd’hui nous rappelle le message de Jean Baptiste, il nous invite à une conversion : « Préparer le chemin du Seigneur », mais quel chemin? Commençons par le plus évident. Le chemin qu’il faut préparer, passe d’abord par notre propre cœur. « Convertissez-vous » dit Jean-Baptiste. Se convertir, c’est se retourner vers Dieu et vers les autres. Reprendre le chemin ou bien changer de chemin, si l’on s’est égaré. Chacun sait bien ce à quoi cela lui fait penser dans sa vie. Se convertir, vous le savez, c’est sérieux. Se convertir. C’est se décider à redonner à la relation avec Dieu et avec les autres plus de force et de chaleur, enlever les obstacles à sa venue dans notre vie. Ainsi, une conversion véritable nous demande à la fois « changement de direction, » et « correction de notre pensée et de notre agir. »

Ne nous rassurons pas trop vite. Certains diraient : « Nous sommes de fidèles pratiquants depuis toujours ». Vous savez, Jean-Baptiste s’adressait aussi à d’honnêtes pratiquants, des Pharisiens et des Sadducéens, et pourtant, il les mettait sérieusement en garde.

Jean Baptiste leur dit :« N’allez pas dire en vous-mêmes, nous avons Abraham pour père . Car, je vous le dis, avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham ». N’allons pas dire en nous-mêmes : « notre pratique religieuse est bien enracinée », car si elle ne germe pas, si elle ne porte pas de fruits, elle va être coupé et jeté au feu. Notre conversion doit porter du fruit. Ceux qui accueillent le Christ sont voués à changer leur vie et à changer le monde.

Alors, si nous voulons maintenant que notre chemin soit tracé dans nos vies, si nous voulons également qu’il soit tracé au milieu de ce monde, alors il nous faut prendre au sérieux l’appel à la conversion que nous lance Jean le Baptiste ce matin. Bien sûr, les soucis du quotidien, la réforme de gouvernement, le mouvement social, la grève et la manifestation tout le temps, particulièrement en ce moment, ainsi la maladie, la peur, le découragement et tant d’autres obstacles viennent parfois brouiller l’horizon vers lequel nous marchons. N’ayons pas peur, soyons persévérance comme  saint Paul nous invite dans la deuxième lecture.

Au moment de préparer Noël, aurons-nous la force de redonner la priorité de notre amour aux préférés de Jésus ? Au loin ou tout près de nous, il y a encore tant de frères et sœurs qui sont malades, pauvre et âgés à consoler, qu’ils ont besoins de nous, par un peu de pain partagé, par une visite, par une parole consolation, par une sourire, par un brin d’amour gratuit.

Mes frères et sœurs, vous savez bien que nous sommes tous pécheurs, nous avons besoin de conversion, une conversion au fond du cœur, un vrai retour vers Dieu et vers les autres. Méditations, pour voir s’il y a des obstacles en nous et dans notre société qui nous empêchent de venir vers Dieu et vers les autres.

À l’écoute de l’Esprit saint, préparons le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers et nous verrons le salut de Dieu. Amen.

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