« …. Noël, c’est la fête de l’Incarnation, d’un Dieu qui vient à nous sous la forme surprenante, inhabituelle d’un enfant, là où nous sommes, Covid ou pas… un Dieu ‘qui entre dans la pandémie, et se fait homme tout en sachant que l’homme est fragile, vulnérable’. Plutôt que de désespérément pleurer sur ce qui ne sera pas ‘comme d’habitude’, c’est peut-être là l’occasion de nous interroger sur la signification profonde de cet ‘avènement’, et la manière dont nous savons le préparer, l’accueillir. Après tout, dans la mangeoire de Bethléem il y avait de l’inattendu, oui. » Isabelle de Gaulmyn, La Croix

Message de Noël. Visiteur Province de France – Congrégation de la Mission

Chers confrères,  Le temps de Noël est là !

Nous avons cheminé durant ces semaines de l’Avent et ce temps nous a permis de nous préparer intérieurement à accueillir Celui que nous attendons tous. Celui qui prend notre chair pour nous rejoindre, faire de nous son Corps et nous emmener vers son Père.

Nous avons cheminé au rythme de la vie avec ses imprévus, ses questionnements, ses peurs, ses inquiétudes et nous avons porté cela dans notre prière, dans ce lien particulier avec Celui qui fait toutes choses nouvelles ! Rien n’est plus pareil ! Tout est bousculé, déplacé, interrogé y compris nos ministères, nos engagements.

Nous vivons, comme le souligne François, un temps de crise qui est une occasion de nous convertir et de retrouver une authenticité. Il est bon de nous souvenir que « c’est l’Evangile qui nous met en crise », comme le rappelle François lors de ses vœux à la Curie cette année :

« Si nous trouvons de nouveau le courage et l’humilité de dire à haute voix que le temps de la crise est un temps de l’Esprit, alors, même devant l’expérience de l’obscurité, de la faiblesse, de la fragilité, des contradictions, de l’égarement, nous ne nous sentirons plus écrasés. Nous garderons toujours l’intime confiance que les choses vont prendre une nouvelle tournure jaillie exclusivement de l’expérience d’une grâce cachée dans l’obscurité. »

Se convertir à l’inattendu, accueillir l’imprévu, n’est-ce pas un chemin pour chacun, aujourd’hui et demain ? Continuer à prendre ce chemin qui nous montre la nécessité de mourir à une certaine manière d’être, de penser, d’agir qui ne reflète pas l’Évangile. C’est ainsi que nous ferons place, peu à peu, à la nouveauté que l’Esprit suscite toujours dans le cœur de l’Église, dans le cœur de chacun de ses membres.

Joyeuse fête de Noël à chacun, à chaque communauté. Prenons le temps de vivre cette fête ensemble, de se poser ensemble, de déposer fatigue, stress, inquiétudes à la Crèche auprès de Celui qui nous invite à déposer nos fardeaux sur lui. Prions aussi pour toutes les personnes décédées seules, sans présence familiale, amicale, sans identité, à l’hôpital, en EHPAD ou dans la rue.

Ce temps fraternel nous aidera à tenir bon, à garder vivante l’espérance et à donner un rayon de joie dans le cœur de chacun.